Nos élus et le Grand Écran Italie

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Florilèges :

 

 

"Je m’opposerai par tous les moyens juridiques et politiques à la transformation en magasins de (ces) salles(s). Je suis étonné que des professionnels comme Gaumont et Pathé, qui ont été l’honneur du cinéma français, puissent aujourd’hui avoir confié leurs intérêts à des « margoulins » sans scrupule."

Serge Blisko, Maire du XIIIe arrondissement - Interview France 3 Ile-de-France du 18/2/05.

Le 22 juin 2006, Serge Blisko signe l’arrêt de mort du Grand Ecran lors de la commission CDEC, où il dispose d’une voix (sur six).

 

Ú

 

« La Ville de Paris ne peut rien contre la fermeture de la salle Gaumont Grand Ecran Italie, XIIIe arrondissement », qui a suscité l’opposition de nombreux riverains cette semaine, a déclaré mardi Bertrand Delanoë dans une lettre au collectif « Sauvons le Grand Ecran »… Le maire de Paris relève par ailleurs que « c’est la commission départementale d’équipement commercial (CDEC), qui devra se prononcer prochainement sur l’avenir des espaces laissés libres du fait de la fermeture du Gaumont, et arrêtera, le moment venu, sa décision en toute indépendance. »

Bertrand Delanoë, Maire de Paris - Communiqué "Paris ne peut rien" (TV5 Monde, Paris, 4 jan 2006 – AFP)

Le 22 juin 2006, Bertrand Delanoë vote la condamnation définitive du Grand Ecran Italie en accordant son autorisation aux enseignes commerciales « Habitat » et « H&M » lors de la commission CDEC, où les instances de la Ville de Paris disposent de trois voix sur six.

Le Maire de Paris ne tient aucun compte des appels renouvelés d’élus et associations de tous bords lui enjoignant de faire respecter la Convention liant Gaumont (EuroPalaces) à la Ville de Paris, définissant « le caractère d’équipement culturel du complexe audiovisuel, qui doit participer à l’animation du quartier et de l’arrondissement, caractère en considération duquel le prix du terrain est déterminé » (Art. 8 du Cahier des charges)

 

Ú

 

"Nous reconnaissons que la culture ne peut pas être livrée au jeu du marché… Il est donc nécessaire et légitime que la puissance publique - c'est-à-dire nos États… - intervienne comme garante de la liberté d'expression et de la diversité culturelle … La culture n'est pas une marchandise, elle ne peut donc être abandonnée au jeu aveugle du marché…C'est tout le sens du combat pour l'exception culturelle…"

Jacques CHIRAC - Discours des Rencontres Européennes de la Culture du 2 Mai 2005

 

Réponse du Ministre de la Culture, publiée dans le JO Sénat du 29/9/2005, à la question écrite du 28/7/05 de Mme Nicole Borvo, sénatrice et conseillère communiste de Paris, présidente du groupe Communiste Républicain et Citoyen au Sénat :

"…Le Grand Écran Italie a connu une baisse de sa fréquentation de 50% en 2004 (*). La situation de ces établissements… ne répond pas aux critères des interventions publiques en matière cinématographique…"

(*) Or non seulement les chiffres démentent cette affirmation, mais révèlent qu’en 2004 le Grand Ecran Italie se maintenait régulièrement dans le peloton de tête des salles Paris-périphérie. (Voir Tableau 1 + Quelques chiffres 2004)

 

Avant la fermeture, aucun compte n’a été tenu de la remontée des recettes depuis plusieurs mois, ni des records d’affluence enregistrés en décembre 2005 (sortie de Harry Potter en VF : + 191 % - meilleur score de France - Chiffres Film Français)

 

Ú

 

Question écrite du 5/1/06 de Mme Nicole Borvo au Ministre de la Culture (publiée dans le JO Sénat du 12/01/2006) :

" …les industries culturelles doivent bénéficier d’une intervention publique utile. Le projet de démolition de la société EuroPalaces-Gaumont et l’éventuelle mise en place d’un centre commercial rencontre la désapprobation de nombreux élus et de la population tant du quartier que, plus largement, de Paris et d’Ile-de-France. Les pouvoirs publics ne peuvent rester l’arme au pied. C’est pourquoi Mme Borvo demande au ministre de la Culture ce qu’il compte faire pour qu’une concertation entre tous les acteurs - l’Etat, la Mairie et les exploitants - s’engage en vue de maintenir la vocation culturelle des lieux."

 

Réponse du Ministère de la culture et de la communication, publiée dans le JO Sénat du 23/02/2006 :

"… la marge de manoeuvre des pouvoirs publics s'avère d'autant plus limitée que l'exploitant concerné, en raison de sa taille sur le marché, est exclu du bénéfice des aides sélectives à l'exploitation versées par le Centre national de la cinématographie (CNC) en pareille circonstance pour permettre à une salle de maintenir son activité face à la concurrence (*). De plus, une telle mesure, si elle était possible, apparaîtrait comme inopportune au regard de la situation critique (**) dans laquelle se trouve cet établissement…"

(*) Or le candidat-repreneur, dont le dossier a été déposé à la CDEC du 7/2/06 - puis rapidement écarté - avait prévu de demander le classement « Art & Essai » du complexe cinématographique « Grand Ecran » (ouvrant droit aux aides du CNC) en prévision de la programmation des deux petites salles. Pourquoi une mesure qui bénéficie déjà au MK2 Quai de Seine ne serait pas applicable au Grand Écran Italie ?

(**) Or la baisse de fréquentation, délibérément exagérée par les instances officielles, ne suffit pas à justifier l’ampleur du déficit imputé au Grand Écran par la société EuroPalaces, dont les bilans affichent des bénéfices en constante progression.

 

Ú

 

 

Courrier du collectif à la DRAC Ile-de-France le 20/2/06 : "… nous aimerions savoir si la DRAC avait été consultée, et connaître les éventuelles possibilités de soutenir la reprise d’activité de cet équipement d’exception, susceptible d’accueillir aussi bien du spectacle vivant que toute autre forme de manifestations."

Réponse de la DRAC le 21/3/06 : "… je vous informe que la DRAC a été interrogée sur cette affaire, mais qu’au vu des informations en notre possession, elle relève de la Commission départementale d’équipement commercial, et non d’une Commission départementale d’équipement cinématographique."

 

 

Ú

 

 

Suite aux multiples tentatives restées vaines auprès de nos représentants susceptibles de protéger la salle, un courrier a été adressé le 3 juillet 2006 par les Associations « Sauvons le Grand Écran » et « Sur les toiles de Paris » à une trentaine de personnalités politiques de tous bords, candidat(e)s à la présidentielle, président(e)s des principaux partis politiques...

                                                                                      

Réponses de : Christine Boutin, Ministère de la Culture pour J-L Borloo et Nicolas Sarkozy, Philippe de Villiers, Arlette Laguillier, Jean-Louis Borloo.

 

 

Ú  Ú

Ú

 

 

Persuadés que la défense du Grand Écran méritait la mobilisation de tous les acteurs concernés,

les défenseurs de la salle et le collectif « Sauvons le Grand Écran » se sont tout d’abord tournés

vers leurs représentants directs (maire du 13ème, adjoints aux maires à la culture)

et les initiateurs du Grand Écran, avant de faire appel au maire de Paris puis au ministre de la culture…

sans oublier diverses personnalités du monde culturel ou politique

(cinéastes, anciens ministres de l’éducation et de la culture…)

 

Aussi la déception fut-elle grande de ne pas trouver appui chez la plupart des responsables

supposés défendre le 1er pôle culturel du sud-est parisien.

 

Ú

 

Cependant des élus de tous bords soutiennent le Grand Écran, ont signé la pétition, et reconnaissent le déficit en lieux culturels de l’un des trois arrondissements les plus peuplés et les mieux desservis de la capitale :

 

"… Consciente de l’importance d’un tel pôle culturel en France, je me permets de vous adresser une copie de la question écrite que j’ai adressée au Ministre de la Culture et de la communication, Monsieur Renaud Donnedieu de Vabres. En espérant que nos voix soient écoutées…" Christine Boutin, député des Yvelines, présidente du Forum des Républicains Sociaux (UMP) - Courrier du 16/11/06

 

Ú

 

"Le quartier est sous-doté en équipements culturels" Francis Combrouze, adjoint au maire du 13ème chargé de l’urbanisme (PC) à propos de la fermeture du Barbizon en Oct. 06

 

Ú

 

"Ardent défenseur de l’exception culturelle française et du rayonnement de Paris au travers de la culture et des arts, je ne peux que soutenir votre action visant à empêcher la transformation du cinéma Gaumont Grand Écran Italie en un espace marchand. Cette salle, patrimoine culturel du XIIIème arrondissement de Paris, doit évidemment être sauvegardée, et tout doit au contraire être mis en œuvre pour relancer son activité"

Philippe de Villiers, président du Mouvement pour la France (MPF) - Courrier du 28/8/06

 

Ú

 

"Arlette Laguiller vous assure d’ores et déjà de sa solidarité. Elle considère en effet que supprimer un cinéma, qui est en même temps un lieu de vie et d’animation pour les jeunes du quartier, pour d’obscures raisons marchandes, sans même se donner la peine de se préoccuper des protestations des habitants, est bien le signe d’une société où les mots « démocratie » ou simplement « aspirations de la population » sont des slogans vides de sens." Lutte Ouvrière (LO) - Courrier du 26/7/06

 

Ú

 

"… Il y a 980 magasins d’ameublement dans Paris. Il y a 4800 magasins de vêtements. Le Grand Ecran, lui, est unique. Sa configuration permet de le destiner à une multitude de manifestations culturelles… Messieurs les Politiques …montrez-nous que la politique culturelle à Paris… peut également s'appuyer sur le droit de tous les Parisiens d'accéder à des lieux de culture de proximité qui font la fierté de leurs quartiers…" Quitterie Delmas et l’équipe des Jeunes UDF du XIIIème - Lettre ouverte aux responsables politiques du 3/1/06

Ú

 

"Il est souhaitable de soutenir “Le Brady”, mais pourquoi aider “Le Brady” et seulement “Le Brady” et  abandonner le grand écran dans le 13e arrondissement ?

Ce n’est pas seulement une magnifique salle de cinéma dont l’exploitation a été fort négligée par son propriétaire, c’est un équipement dont la valeur culturelle et urbanistique est considérable pour tout le Sud de Paris, et c’est pourquoi ce fut un projet aidé par la Municipalité dans le cadre de l’opération d’urbanisme.

Aujourd’hui, nous demandons que la Ville et les autres collectivités soit soutiennent, comme pour “Le Brady”, une nouvelle exploitation cinématographique car il existe des propositions, soit mettent sur pied un projet culturel alternatif qu’autorise la qualité de l’emplacement et de l’équipement. Ce serait par exemple un centre de congrès tout à fait remarquable étant donné la qualité audiovisuelle.

Nous regrettons que les propositions de protection que nous avons faites lors de l’examen du Plan d’urbanisme aient été refusées par la Municipalité.

Nous demandons que la Ville s’oppose à la transformation de la salle de cinéma en commerce de meubles et d’habillement et qu’elle prenne position en ce sens à la Commission départementale d’urbanisme commercial. Cela veut dire que la Ville fasse respecter les dispositions de la convention qui prévoit qu’il ne peut y avoir d’autre activité que cinématographique jusqu’en novembre 2006.

Nous avons à faire non pas à une simple évolution économique mais à un enjeu collectif dans lequel la Ville doit intervenir conformément à sa vocation culturelle.

Intervention de Mme Françoise FORETTE, conseillère de Paris (UMP) dans le cadre du projet de délibération SG 4 : autorisation à M. le Maire de Paris de signer une convention pour l’attribution d’une subvention de fonctionnement … afin de soutenir l’exploitation du cinéma “Le Brady”.

Ú

 

"…Je tenais à vous faire part de mon extrême préoccupation face à une telle perspective [la démolition pure et simple de cette salle exceptionnelle] en raison du caractère proprement déstructurant que celle-ci provoquerait pour le quartier de la place d’Italie... Cette salle, représentant le dernier grand écran de notre ville… mérite la mobilisation des élus parisiens afin de protéger sa vocation culturelle et associative.

Dans le pays de l’exception culturelle… dans un arrondissement périphérique où manquent les lieux culturels et les espaces associatifs, la destruction pure et simple de cette salle serait lourde de conséquences pour la Ville et pour le quartier…"

Pierre Lellouche, député et conseiller de Paris (UMP) - Courrier du 20/12/05 à Bertrand Delanoë

 

Ú

 

"Le Cinéma Gaumont Grand écran fait partie, depuis plusieurs années, du patrimoine culturel du XIIIème arrondissement en particulier, et de Paris plus globalement… la culture n'est pas une marchandise comme les autres ; c'est un bien beaucoup plus précieux…Tous ensemble, sauvons le Grand écran !"

Marielle de Sarnez, conseillère de Paris XIVème arrondissement, et députée européenne (UDF) -       

Communiqué du 20/12/05

Ú

 

"Monsieur le Maire, … vous savez que depuis plusieurs mois j’essaie de convaincre la municipalité du 13ème comme votre équipe de la nécessité de ne pas laisser faire ce qui serait une grave défaillance… Je ne peux que m’étonner du refus obstiné des services municipaux de mettre à l’étude cette nécessaire alternative à une exploitation cinématographique… Je vous serais reconnaissant de vous pencher personnellement sur cette situation qui préoccupe vivement un grand nombre d’habitants du sud de notre capitale…"

Jacques Toubon, ancien ministre de la Culture, conseiller de Paris, député européen (UMP) - Courrier du 19/12/05 à Bertrand Delanoë, Christophe Girard et Serge Blisko

 

Ú

 

"Monsieur le Conseiller, vous avez souhaité appeler l’attention de Jean-Luc Romero, conseiller régional d’Ile-de-France, sur la manifestation qui se tiendra samedi 24 septembre devant le cinéma Gaumont Grand Écran …Il vous demande de bien vouloir excuser son absence, et vous assure de son soutien."

Jean-Luc Romero, conseiller régional d’Ile-de-France (UMP), à Didier Béoutis, conseiller du 13ème arrondissement - Courrier du 21/9/05

"Je vous soutiens… bien sûr ! Je signe votre pétition" – Mail du 17/10/05

 

Ú

 

"La destruction d’une des salles les plus modernes et les plus prestigieuses de notre pays ne manquerait pas d’entraîner le déclin de tout un secteur favorisé par cette activité culturelle… Les industries culturelles, dont le cinéma et l’audiovisuel, doivent bénéficier d’une intervention publique utile… C’est pourquoi Mme Borvo demande au ministre de la Culture ce qu’il compte faire pour qu’une concertation entre tous les acteurs - dont l’Etat, la Mairie de Paris et les exploitants - s’engage en vue de sauvegarder le Grand Ecran et son activité." Nicole Borvo, sénatrice et conseillère du 13ème (PC) - Question écrite du 28/7/05 au Ministre de la Culture

 

Ú

 

"Le maintien de l’activité de cette salle est non seulement nécessaire à la vie culturelle et économique de l’arrondissement, mais il permettrait également la sauvegarde architecturale d’une des plus grandes salles de cinéma de la capitale."

Jack Lang, ancien ministre de la Culture, ancien ministre de l’Education Nationale, député et vice-président du Conseil Régional du Nord-Pas-de-Calais (PS) - Courrier du 6/6/05à Serge Blisko

 

Ú

 

"… la société EUROPALACES (qui exploite les salles GAUMONT et PATHE), a décidé de mettre en vente sa propriété compte-tenu des résultats économiques décevants de cette salle.

EUROPALACES est en pourparlers très avancés avec la société HABITAT en vue de l’installation d’une grande surface de mobilier…

… M. TOUBON rappelle qu’il a interrogé à ce sujet le Maire du 13ème arrondissement au cours du Conseil du 13ème du 21 décembre (2004)…, et qu’il a déposé avec le soutien du groupe UMP un amendement au tome II du règlement du P.L.U.... Cet amendement, qui tendait à assurer la protection d’un équipement culturel sur la parcelle, a été écarté par l’exécutif municipal et rejeté par la majorité du conseil.

Venant après la fermeture du cinéma GAUMONT GOBELINS (Rodin), devant la menace de la fermeture du GAUMONT FAUVETTE, la disparition du GAUMONT GRAND ECRAN… porterait un coup très sévère à la richesse culturelle du 13ème arrondissement et du Sud de Paris…et aurait des conséquences néfastes sur tout le commerce indépendant de cette partie de la Capitale…

… M. TOUBON demande au Maire de Paris quelles dispositions il compte prendre :

-      pour faire appliquer les termes des conventions passées avec les propriétaires

-      pour, à défaut, empêcher l’appropriation de ce magnifique équipement par une nouvelle extension de la grande distribution spécialisée"

Questions de M. Jacques Toubon et des membres du groupe UMP à M. le Maire de Paris relative à la sauvegarde du cinéma Gaumont Grand Ecran Italie, au Conseil de Paris des 7 & 8 mars 2005.

 

 

Ø ×

 

Dernière mise à jour : 30/3/07