Quand les questions qui fâchent sont boycottées par la mairie

 

 

 

Lors du précédent compte-rendu de mandat de Bertrand Delanoë dans le 13ème arrondissement en décembre 2010, la présidente de l’association Sauvons le Grand Ecran avait été dissuadée de poser sa question au motif que le sujet avait déjà été abordé (à la fin d’une intervention portant sur la politique culturelle de la Ville de Paris).

 

Cette année, malgré les tentatives pour l’en empêcher au même motif que l’année dernière, Mme Andrei a cependant posé sa question. Mais seuls les premier et dernier paragraphes ayant pu être lus, couverts par le chahut mené par les élus (voir compte-rendu), nous vous communiquons ci-dessous l’intégralité de l'intervention prévue (pour ne pas excéder 3 minutes).

 

Les habitants du 13ème et à fortiori ceux d’Ile-de-France - concernés en priorité - ne disposant d’aucune véritable information sur le sujet, nous vous remercions par avance de bien vouloir relayer celle-ci au mieux de vos possibilités.


 Questions de la présidente de l’association Sauvons le Grand Ecran

lors du compte-rendu de mandat de Bertrand Delanoë

dans le 13ème arrondissement le 16 décembre 2010

 

Monsieur le maire,

 

Hier lors de votre compte-rendu de mandat ayant pour thème "Paris capitale culturelle"(1), à ma question posée sur le Grand Écran Italie vous avez répondu que vous n’y pouviez rien si les parisiens n’allaient plus au cinéma place d’Italie. Mais ils n’y vont plus tout simplement parce qu’il n’y a plus de cinéma place d’Italie depuis la fermeture du complexe Grand Écran début 2006, succédant à celle d’autres salles. Et s’ils y allaient moins dans les dernières années c’est en partie à cause d’une médiocre programmation et d’un manque de visibilité dans les programmes. Or contrairement à ce qui a été dit jusqu’ici les chiffres démontrent que malgré cela le Grand Écran restait une des salles les plus fréquentées de la capitale(2).

 

Vous aviez auparavant fait remarquer que la richesse culturelle d’une ville avait une forte influence sur son dynamisme économique. Or depuis la fermeture du Grand Écran nous assistons à la désertification culturelle du quartier de la place d’Italie, pourtant située au centre d’un grand arrondissement admirablement desservi pour les parisiens et les franciliens. Et ce triste constat est d’autant plus regrettable que la polyvalence de ce superbe complexe audiovisuel lui permettrait d’accueillir aussi bien des concerts, du spectacle vivant (théâtre, danse, opéra), des retransmissions de grands évènements culturels et sportifs, et toute forme de manifestations.

 

Vous avez également souligné la nécessité de ne pas livrer notre patrimoine culturel à la loi du marché. Dans ce cas pourquoi avoir refusé au Conseil de Paris de classer le Grand Écran à titre d’équipement culturel dans le cadre du PLU ?

 

Aux inquiétudes des habitants vous avez répondu en 2006 que "vous n’étiez pas là pour servir la soupe au capitalisme" ! Mais en refusant de faire respecter le cahier des charges de l’exploitant - en vigueur jusqu’en mai 2007 - et en accordant dès 2006 vos autorisations à des enseignes de meubles et de vêtements, ainsi que les permis de construire et de démolir, vous avez privilégié les projets mercantiles de grands groupes privés, au mépris de la mission de service public attribuée au complexe par le Conseil de Paris, et sans tenir compte de l’avis des parisiens qui s’étaient prononcés à 90% contre sa fermeture(3).

 

Et l’année dernière quand on vous a demandé si compte-tenu de l’abandon de la promesse de vente par un des signataires vous accepteriez de nommer une commission chargée d’étudier les possibilités de remise en valeur de la salle, vous avez répondu que vous ne pouviez pas maintenir tout ce qui a plus de 40 ans(4), alors que le Grand Écran n'avait même pas 18 ans d’âge ! Mais si on suivait votre raisonnement Monsieur le Maire, il faudrait raser quasiment tout Paris !

 

A ce jour force est de constater que si le Grand Écran n’a pas été détruit comme il était prévu, c’est bien grâce à la mobilisation des habitants qui se sont battus pour éviter l’irréparable. Et il y a manifestement un véritable consensus dans notre arrondissement pour rechercher la meilleure solution de conserver ce précieux patrimoine des parisiens. Aussi devant les menaces qui continuent de peser sur sa survie, nous vous demandons à nouveau solennellement ce soir :

 

1) de faire classer le Grand Écran dans le cadre du PLU,

2) si la Ville de Paris pouvait constituer un comité de réflexion réunissant des élus et des experts incontestables en vue d’aboutir à une étude de faisabilité de la salle, en liaison avec les associations et les conseils de quartier concernés ainsi que les candidats à la reprise. Et dans l’affirmative, nous indiquer la personne au sein de votre cabinet qui se chargerait de coordonner cette mission.

 

Merci d’avance. 

 

Marie-Brigitte Andrei (au nom des défenseurs du Grand Écran)

___________

(1) le 15 décembre 2010 dans le 6° arrondissement

(2) voir "Le Grand Écran Italie en chiffres"

3) lors du référendum organisé en juin 2005 par l’hebdomadaire "Zurban"

(4) voir la video sur le site sauvonslegrandecran.org


Voir la réponse de Bertrand Delanoë via ce lien : http://sauvonslegrandecran.org/pivot/entry.php?id=323

Comme à son habitude le maire de Paris a opposé une fin de non-recevoir à ces requêtes pourtant cruciales pour l’avenir de l’arrondissement


Contact : contact@sauvonslegrandecran.org / 06 65 40 32 94


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