Le Grand Écran Italie, un atout pour le sud-est francilien

 

*         Un complexe au carrefour d’une région de 12 millions d’habitants, dans un arrondissement en manque d’équipements culturels :

Avec 181 316 habitants, le 13ème arrondissement est l’un des arrondissements les plus peuplés (et les mieux desservis) de Paris, capitale "la plus dense du monde" (Yves Contassot). Depuis la fermeture du Grand Écran, succédant déjà à la disparition de nombreuses salles*, il régresse à la 15ème place sur 20 pour l'offre culturelle.

Alors qu’il représente à lui tout seul la 15ème ville de France, avec une population supérieure à celle de St Etienne, Grenoble, Dijon ou Brest, le 13ème arrondissement de Paris reste particulièrement défavorisé en équipements culturels*.

A titre de comparaison, la ville de St Etienne (178 530 hab.) comporte une quinzaine de salles de spectacles, dont un Centre Dramatique National de 700 places, un Zénith de 7 200 places, et un Palais des Spectacles de 2 600 places modulables ; Brest de son côté, avec "seulement" 146 519 habitants, dispose entre autres d’une Scène Nationale de 1 500 places, de 2 salles de concert de 1 300 et 350 places, d’une autre de 500 places... Or la première salle du 13ème arrondissement, le Théâtre13, ne compte que 250 places !

Les arrondissements de la rive gauche réunis (,,, 13°, 14°, 15°), qui rassemblent à eux seuls presque autant d’habitants (719 375) que la 2ème ville de France (Marseille - 860 363), sans oublier les communes avoisinantes (Ivry, Vitry, Villejuif, Kremlin-Bicêtre, Gentilly, Charenton) auxquelles la salle était également destinée, se retrouvent donc plus démunis que jamais avec la perte de ce pôle d’attraction incontournable du 13ème arrondissement.

Par ailleurs on constate un véritable déséquilibre en matière de politique culturelle entre le sud et le nord de Paris, où rive droite, des établissements industriels et commerciaux sont transformés en hauts lieux culturels (comme les Abattoirs de La Villette où ont été créées les Cités des Sciences et de la Musique, les Ateliers des Pompes Funèbres avec le "104" rue d'Aubervilliers, les Ateliers Berthier où sont programmés des spectacles du Théâtre de l'Odéon, sans oublier le Forum des Images installé au sein de la galerie marchande des anciennes Halles...), alors que rive gauche, on fait subir au 13ème arrondissement un traitement exactement inverse en projetant d’y convertir en commerces un équipement de tout premier ordre, expressément désigné par la Ville de Paris pour être un haut lieu du patrimoine et de la culture (voir : "Obligations liées à l'acquisition et à l'exploitation du complexe audiovisuel").

Le Grand Écran Italie, qui selon Gaumont pulvérisait les records de fréquentation avec un public affluant de l'ensemble de la capitale et de sa banlieue** - voire parfois de beaucoup plus loin - a contribué à redynamiser le secteur « Italie – Gobelins – Butte-aux-Cailles ». Situé au carrefour d’un réseau de transports desservant la première région d'Europe (bientôt 12 millions d'habitants), également première destination touristique mondiale avec 45 millions de visiteurs chaque année, il représente un atout majeur pour le sud-est francilien.

Il serait donc révoltant d’entériner sa disparition.

*        Le Grand Écran, un patrimoine à préserver au cœur de la capitale de la culture et du cinéma :

Tandis que les propositions de reprise des opérateurs privés (exploitants de cinéma ou de spectacle vivant) prêts à investir dans la relance de l’activité du Grand Écran, restent lettre morte, la municipalité de la 5ème ville la plus riche du monde, qui consacre chaque année 8 millions d’euros aux seuls frais de fonctionnement du « 104 » rue d’Aubervilliers, se déclare dans l’incapacité*** de prendre la moindre mesure de sauvegarde pour éviter la démolition programmée de ce précieux patrimoine des parisiens (dont l’achat par la collectivité - qu’au demeurant personne ne demande - ne représenterait même pas 1/1000° de son budget :

Budget de Paris : 7 milliards et demi d’euros / Prix de vente du Grand Écran : 7 millions d’euros).

*        Les sorties culturelles privilégiées par les Français :

- Selon l’INSEE, les dépenses culturelles et de loisirs des français n’ont cessé d’augmenter, et représentent en 2007 9,2 % des dépenses de consommation des ménages, dont 18,2 % pour "les spectacles, cinéma et voyages" (+ 47 % pour les seules dépenses de spectacles entre 1997 et 2007).

- Cette hausse va de pair avec la fréquentation record des cinémas enregistrée ces dernières années :

200 millions d’entrées en 2009 (dues en partie au succès des films à grand spectacle, qui auraient particulièrement leur place au Grand Écran, tout comme les films sur la planète, la nature…, les films en 3D relief, Imax, etc…)

- Le SYNDEAC relève que « la culture en France, c’est autant d’emplois que l’industrie automobile, équipementiers compris… Le public du théâtre, de la musique, de la danse, du cirque et des arts de la rue est 3 fois plus nombreux chaque année que le public du football dans les stades ».

Que le secteur de la culture soit enfin reconnu facteur de croissance et d’emploi fait d’autant mieux ressortir l’absurdité qu’il y a à condamner un complexe de l’envergure du Grand Écran, facteur de richesse culturelle, de lien social et de dynamisme économique, au cœur d’un arrondissement particulièrement dépourvu.

 

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Voir :

*   "La désertification culturelle du 13ème arrondissement" (sur le site sauvonslegrandecran.org - rubrique : Quartier)

**  Panorama des salles Gaumont

***  Communiqué Mairie de Paris : "Paris ne peut rien" (Janv.06) / Comptes-rendus de mandat : Nov.06 - Déc.08 - Déc.09

 

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Annexe :

 

Un complexe au carrefour du réseau urbain

 

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